Une ténosynovite est l’inflammation de la membrane entourant un tendon. À la main, elles se localisent essentiellement au niveau des tendons fléchisseurs.
• État des lieux :
Les tendons fléchisseurs à la main font suite au corps musculaire situé dans l’avant-bras. Pour fléchir normalement les doigts, ils vont franchir des coulisses fibreuses qui les guident exactement contre les os de la main, comme fait la gaine d’un câble de frein :
Le glissement harmonieux des tendons est permis par une fine membrane qui entoure chaque tendon, depuis le canal carpien jusqu’à l’extrémité du doigt : la membrane synoviale qui sécrète le liquide synovial :
• Comment surviennent les ténosynovites ?
Ce système de poulie est très précisément ajusté au calibre du tendon, ainsi tout épaississement de la membrane synoviale (“ténosynovite”) va limiter le coulissement du tendon ce qui entraînera des douleurs et parfois un blocage (c’est le “doigt à ressaut”).
Le plus souvent cet épaississement synovial n’a pas de cause précise, c’est un phénomène dégénératif bénin qui peut être potentialisé par une activité manuelle répétitive (par exemple l’utilisation d’un sécateur).
Certaines maladies favorisent aussi l’apparition d’une ténosynovite : le diabète, les rhumatismes inflammatoires ou une infection chronique.
Une cause particulière est le doigt à ressaut de l’enfant : il n’est pas dû à un épaississement synovial, mais à un véritable nodule dans le tendon, d’origine congénitale.
Cette injection peut se dérouler au cours d’une consultation ; après asepsie soigneuse, l’aiguille est introduite à l’entrée de la gaine digitale et en général 1/2 dose est injectée par doigt. Ce geste est légèrement douloureux et l’effet positif est observé au bout de 2 ou 3 jours. On conseille une période de repos de la main d’une quinzaine de jours ensuite. De cette manière, plus de 50% des doigts à ressaut peuvent être solutionnés durablement voire définitivement.
Les formes rebelles au traitement médical pourront bénéficier d’un geste chirurgical, le principe étant de libérer l’étranglement du tendon à l’entrée du canal digital en réséquant la partie haute de cette gaine, et en enlevant la membrane synoviale inflammée (synovectomie).
Le geste sera parfois plus extensif si le tendon a souffert sur cette zone d’étranglement : on peut retrouver dans les formes anciennes et avancée, un tendon véritablement “effiloché” aux dépens du fléchisseur superficiel. Dans ce cas, la libération simple expose au risque d’un résultat incomplet, et il faut alors diminuer le calibre du tendon dans tout le canal digital en enlevant la moitié d’une bandelette de ce fléchisseur superficiel, ce qui ne nuit pas à son fonctionnement (c’est la technique de l’USSR “ulnar superficial slip resection”).
Le geste va s’arrêter là pour une ténosynovite isolée, mais il sera plus extensif dans certains cas :
Aucune immobilisation n’est nécessaire ; il est recommandé de mobiliser d’emblée vos doigt (selon les consignes de la fiche de sortie). Cette mobilisation sera aidée par la mise en place, dès le lendemain, d’un petit pansement siliconé à la fois souple et étanche.
La visite de contrôle a lieu au bout de deux semaines, on vérifiera votre aptitude à mobiliser les doigts, une éventuelle raideur qui peut se manifester par une difficulté pour étendre les doigts. Dans certains cas, des séances de rééducation pourront vous être prescrites.
les activités sportives pourront être reprises au-delà, même si une gêne résiduelle peut exister pour des sports de contact ou nécessitant des prises de serrage de la main comme le vélo ou les sports de raquette.
La reprise des activités professionnelles sera modulée selon le côté opéré et surtout le type d’activité : si elle est possible pour toutes les activités sédentaires au bout d’une à deux semaines, elle pourra être différée d’un mois pour une activités plus intensive (port de charges lourdes, engins à vibrations).