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Les kystes synoviaux du poignet

QU’EST-CE QU’UN KYSTE SYNOVIAL DU POIGNET ?

Il s’agit d’une tuméfaction fréquemment observée sur le dos du poignet, mais aussi à sa face antérieure dans la gouttière du pouls. Il ne s’agit pas d’une tumeur, mais d’une poche contenant une gelée visqueuse : le mucus. On parle ainsi de “kystes mucoïdes”.

Kyste dorsal du poignet
Kyste synovial : vue échographique et histologique

D’où viennent-ils ?

Il s’agit d’une dégénérescence de la capsule articulaire du poignet dont l’origine exacte est inconnue. Par contre, leur localisation est très précise :

  • – à la face dorsale, le kyste se forme à l’aplomb du ligament scapholunaire, aux dépens d’une petite cloison qui unit ce ligament à la capsule dorsale (le DCSS : dorsal capsulo scapholunate septum).
Origine des kystes dorsaux
Origine des kystes dorsaux
Origine des kystes dorsaux du poignet
  • – À la face palmaire, ils se développe dans la capsule en regard de la partie palmaire du ligament scapholunaire, et migre en général dans la gouttière du pouls où il développe des adhérences avec l’artère radiale.
Origine des kystes palmaires
Origine des kystes palmaires
Origine des kystes palmaires du poignet

Comment se manifestent-t-il ?

Ces kystes apparaissent en général spontanément, sans facteur déclenchant (mais parfois un traumatisme est évoqué quelque temps avant l’apparition du kyste). Leur évolution est fluctuante, ils peuvent se résorber spontanément puis réapparaître de nouveau quelques mois plus tard. Ils ne sont pas toujours douloureux, mais quand ils le sont la douleur peut être très gênante, sous forme de crampes qui s’aggravent lors des efforts ou à l’écriture.

Leur disparition définitive est possible, mais plus souvent ils vont augmenter de volume avec le temps.

QUE FAIRE DEVANT UN KYSTE SYNOVIAL DU POIGNET ?

À la consultation, le diagnostic est évident à l’examen : c’est une petite boule, de consistance ferme, souvent mobile par rapport à la peau, située soit à la face dorsale du poignet, soit à sa face palmaire dans la gouttière du pouls. Mais il existe des variations de position, le kyste peut être très externe ou au contraire situé assez bas au dos du poignet.

Aspect visuel des kystes du poignet

L’imagerie n’est donc pas nécessaire, mais quelques examens sont fréquemment réalisés :
la radiographie permet d’éliminer une éventuelle arthrose qui est une cause de kystes synoviaux chez les sujets âgés.
L’échographie montre une image hypoéchogène typique et précise les rapports d’un kyste palmaire avec l’artère radiale.

Echographie d'un kyste synovial dorsal
Aspect IRM d'un volumineux kyste synovial

L’IRM et un examen utile en cas de doute, typiquement sur un poignet douloureux de l’adolescent(e) où la palpation ne montre pas de tuméfaction évidente. Un petit kyste profondément logé dans la capsule est souvent la cause de ces douleurs, et l’IRM est alors démonstrative.

Aspect IRM d'un petit kyste infra clinique

Doit-on opérer un kyste du poignet ?

– Ce n’est bien sûr pas nécessaire si le kyste est indolore et peu gênant. Beaucoup de patients consultent pour se rassurer et l’évolution à long terme n’est jamais péjorative, même si le kyste grossit. Il ne risque pas de comprimer un nerf ou une artère.

Avant la chirurgie, on peut tenter de ponctionner le kyste : ce n’est pas toujours évident car le contenu est épais et visqueux et la ponction souvent incomplète ; mais on associe volontiers une infiltration qui va calmer les douleurs, ainsi que le port prolongé d’une attelle de repos du poignet.

Le taux de récidive reste assez élevé pour ces ponctions, de 50 à 60%.

Infiltration d’un kyste
Infiltration d’un kyste
Attelle de poignet
Attelle de poignet

La chirurgie sera discutée si la douleur retentit sur les activités quotidiennes, le principe étant d’enlever non seulement le kyste mais toute la zone de capsule pathologique avoisinante pour limiter le risque de récidive.

VOTRE INTERVENTION D’EXERESE D’UN KYSTE DU POIGNET

L’intervention :

  • •  L’hospitalisation : elle se déroule en ambulatoire, sur une demi-journée. Votre sortie se fera une à deux heures après l’intervention.
  • •  L’anesthésie : elle se fait sous anesthésie locorégionale (bloc plexique) qui garantira une indolence complète de votre membre opéré dans les heures qui suivront l’intervention.
  • •  Le geste chirurgical :

* Pour un kyste dorsal : le geste est réalisé par une petite incision de 2 cm transversale, dans les plis de la peau ce qui laissera une cicatrice presque invisible. Le kyste est disséqué et les tendons extenseurs qui l’entourent sont nettoyés de leur synoviale épaissie (synovectomie) puis le kyste est libéré jusqu’au ligament scapholunaire, et on emporte avec lui une collerette de capsule articulaire qui va limiter le risque de récidive (effectivement, elle peut contenir des microkystes).

Dissection des kystes du poignet

La peau sera refermée par des points enfouis et des Stéristrips si bien qu’aucun pansement ne sera nécessaire ensuite.

* Pour un kyste palmaire, l’incision est souvent transversale aussi pour des raisons esthétiques. Le geste peut être plus délicat en raison de la proximité de l’artère radiale qu’il faut soigneusement disséquer et protéger ; l’exérèse du kyste est ensuite conduite de la même manière avec résection d’une petite pastille de capsule articulaire.

  • • Votre départ se fera une à deux heures après votre intervention. Nous vous remettrons les différents documents et ordonnances nécessaires, ainsi qu’un arrêt de travail et un rendez-vous de contrôle fixé au bout de 3 semaines.

Comment se déroulent les suites post-opératoires ?

Une attelle sera mise en place que nous vous conseillons de conserver au moins deux semaines la nuit pour laisser reposer le poignet ; la journée les mouvements sont libres et conseillés car l’articulation du poignet s’enraidit vite, il faut simplement éviter les efforts durant trois semaines.
Le pansement mis en place après l’intervention sera enlevé par vous-même au bout d’une semaine et la peau laissée à l’air.
La douleur est généralement peu importante et sera contrôlée par les antalgiques et les anti-inflammatoires prescrits sur quelques jours.
La visite de contrôle à trois semaines vérifie la bonne évolution ; des soins de kinésithérapie sont régulièrement nécessaires notamment pour la chirurgie des kystes dorsaux, car la flexion du poignet est souvent longue à récupérer.
L’arrêt de travail dépend de votre activité, il sera de deux semaines et pourra être différé d’un mois en cas d’activité manuelle importante.

Quelles complications peuvent survenir ?

  • – La plus fréquente est la raideur, surtout pour les kystes dorsaux. Elle régresse en moyenne sur six semaines avec les soins de rééducation. Rarement, il s’agit d’une raideur inflammatoire qui va rétracter la capsule articulaire et nécessiter plusieurs mois de rééducation pour guérir ; elle peut s’inscrire dans le cadre d’un syndrome algodystrophique.
  • L’artère radiale peut être blessée lors de l’exérèse d’un kyste palmaire et devoir être réparée en cours d’intervention.
  • – la cicatrice peut rester épaissie et inflammatoire, et parfois longtemps très adhérente.
  • – Un hématome post-opératoire et une infection sont toujours possibles mais en pratique très rares.