Le biceps est un muscle du bras qui permet de fléchir le coude : il se termine pour cela à l’avant-bras, sur une petite bosse à la partie haute du radius que l’on appelle la “tubérosité radiale”. Sa rupture va détacher le tendon de cette attache osseuse, on parle “d’avulsion tendineuse”.
La rupture fait suite en général un effort important, qui peut être un effort de soulèvement ou un traumatisme sportif (plaquage au rugby, musculation…). Elle se rencontre plutôt chez l’homme après 40 ans et une tendinopathie préexistante a pu être impliquée : notamment par conflit mécanique au cours des mouvements de pronation qui ferment l’espace entre le radius et du cubitus et créent un conflit avec la terminaison du tendon; il entraine parfois la formation d’un kyste :
Le tabagisme et la prise d’anabolisants chez le sportif ont également été mis en cause.
Cette rupture peut être complète, le tendon remonte alors vers le bras, ou incomplète laissant persister quelques fibres attachées sur le radius.
Le tableau est en général aigu, amenant à consulter rapidement. La douleur est brutale, au pli du coude avec une sensation de “claquement” nettement perçu. La mobilisation du coude devient douloureuse et une ecchymose apparaît rapidement.
Le diagnostic est établi dès l’examen clinique, surtout en cas de rupture complète : le biceps “remonte” au bras réalisant une boule (signe de Popeye inversé) et le tendon n’est plus perçu au pli du coude lorsque on demande de résister coude fléchi. Cette résistance est d’ailleurs douloureuse.
Les examens d’imagerie ne sont pas nécessaires, mais une rupture partielle peut justifier la réalisation d’une échographie qui en général confirme le diagnostic. L’IRM est plutôt indiquée au stade chronique pour préciser le degré de rétraction du tendon.
Nous privilégions le traitement chirurgical car les conséquences fonctionnelles sont importantes en termes de perte de force : la flexion du coude est certes maintenue mais il existe 30 à 40% de perte de force en flexion et 65% de perte d’endurance. L’abstention chirurgicale sera proposée au sujet âgé à faible demande fonctionnelle.
Le traitement consiste à rattacher le tendon sur son insertion osseuse au moyen – comme pour les tendons de l’épaule – d’ancres ou d’un dispositif d’amarrage transosseux.
Pour les formes tardives (au-delà d’un mois) l’indication d’une réparation se posera encore en cas de gêne fonctionnelle importante, mais sera plus difficile car le tendon est rétracté. Il est souvent difficile de l’amener à la tubérosité radiale, on peut alors l’attacher au tendon voisin (brachial antérieur) mais nous privilégions une réparation sur son attache d’origine, au moyen d’une greffe tendineuse si besoin.
L’intervention va rattacher le tendon par un tunnel osseux dans la tubérosité radiale, à la manière d’un “ancrage” qui bloque solidement le tendon (dispositif ZIP Loop de Biomet)
Un drain est mis en place et une attelle amovible protège le coude fléchi à 90°.
* la plupart des activités de la vie courante seront possibles au-delà de trois mois, ainsi qu’une activité professionnelle modérée.
* Les activité intensives tant sportives que professionnelles ne seront réellement possibles qu’au-delà de six mois.