Il s’agit d’une tuméfaction fréquemment observée sur le dos du poignet, mais aussi à sa face antérieure dans la gouttière du pouls. Il ne s’agit pas d’une tumeur, mais d’une poche contenant une gelée visqueuse : le mucus. On parle ainsi de “kystes mucoïdes”.
D’où viennent-ils ?
Il s’agit d’une dégénérescence de la capsule articulaire du poignet dont l’origine exacte est inconnue. Par contre, leur localisation est très précise :
Comment se manifestent-t-il ?
Ces kystes apparaissent en général spontanément, sans facteur déclenchant (mais parfois un traumatisme est évoqué quelque temps avant l’apparition du kyste). Leur évolution est fluctuante, ils peuvent se résorber spontanément puis réapparaître de nouveau quelques mois plus tard. Ils ne sont pas toujours douloureux, mais quand ils le sont la douleur peut être très gênante, sous forme de crampes qui s’aggravent lors des efforts ou à l’écriture.
Leur disparition définitive est possible, mais plus souvent ils vont augmenter de volume avec le temps.
– À la consultation, le diagnostic est évident à l’examen : c’est une petite boule, de consistance ferme, souvent mobile par rapport à la peau, située soit à la face dorsale du poignet, soit à sa face palmaire dans la gouttière du pouls. Mais il existe des variations de position, le kyste peut être très externe ou au contraire situé assez bas au dos du poignet.
– L’imagerie n’est donc pas nécessaire, mais quelques examens sont fréquemment réalisés :
la radiographie permet d’éliminer une éventuelle arthrose qui est une cause de kystes synoviaux chez les sujets âgés.
L’échographie montre une image hypoéchogène typique et précise les rapports d’un kyste palmaire avec l’artère radiale.
L’IRM et un examen utile en cas de doute, typiquement sur un poignet douloureux de l’adolescent(e) où la palpation ne montre pas de tuméfaction évidente. Un petit kyste profondément logé dans la capsule est souvent la cause de ces douleurs, et l’IRM est alors démonstrative.
– Ce n’est bien sûr pas nécessaire si le kyste est indolore et peu gênant. Beaucoup de patients consultent pour se rassurer et l’évolution à long terme n’est jamais péjorative, même si le kyste grossit. Il ne risque pas de comprimer un nerf ou une artère.
– Avant la chirurgie, on peut tenter de ponctionner le kyste : ce n’est pas toujours évident car le contenu est épais et visqueux et la ponction souvent incomplète ; mais on associe volontiers une infiltration qui va calmer les douleurs, ainsi que le port prolongé d’une attelle de repos du poignet.
Le taux de récidive reste assez élevé pour ces ponctions, de 50 à 60%.
– La chirurgie sera discutée si la douleur retentit sur les activités quotidiennes, le principe étant d’enlever non seulement le kyste mais toute la zone de capsule pathologique avoisinante pour limiter le risque de récidive.
* Pour un kyste dorsal : le geste est réalisé par une petite incision de 2 cm transversale, dans les plis de la peau ce qui laissera une cicatrice presque invisible. Le kyste est disséqué et les tendons extenseurs qui l’entourent sont nettoyés de leur synoviale épaissie (synovectomie) puis le kyste est libéré jusqu’au ligament scapholunaire, et on emporte avec lui une collerette de capsule articulaire qui va limiter le risque de récidive (effectivement, elle peut contenir des microkystes).
La peau sera refermée par des points enfouis et des Stéristrips si bien qu’aucun pansement ne sera nécessaire ensuite.
* Pour un kyste palmaire, l’incision est souvent transversale aussi pour des raisons esthétiques. Le geste peut être plus délicat en raison de la proximité de l’artère radiale qu’il faut soigneusement disséquer et protéger ; l’exérèse du kyste est ensuite conduite de la même manière avec résection d’une petite pastille de capsule articulaire.
Une attelle sera mise en place que nous vous conseillons de conserver au moins deux semaines la nuit pour laisser reposer le poignet ; la journée les mouvements sont libres et conseillés car l’articulation du poignet s’enraidit vite, il faut simplement éviter les efforts durant trois semaines.
Le pansement mis en place après l’intervention sera enlevé par vous-même au bout d’une semaine et la peau laissée à l’air.
La douleur est généralement peu importante et sera contrôlée par les antalgiques et les anti-inflammatoires prescrits sur quelques jours.
La visite de contrôle à trois semaines vérifie la bonne évolution ; des soins de kinésithérapie sont régulièrement nécessaires notamment pour la chirurgie des kystes dorsaux, car la flexion du poignet est souvent longue à récupérer.
L’arrêt de travail dépend de votre activité, il sera de deux semaines et pourra être différé d’un mois en cas d’activité manuelle importante.